Une fois n'est pas coutume. Voilà le juge Jackson, du tribunal
fédéral de Washington, au moins d'accord sur un point avec le patron de Microsoft dont il est pourtant la bête noire: le rachat de Netscape par AOL pose un problème nouveau. Cette fusion, dit le magistrat, peut en effet avoir un «impact immédiat» sur le procès antitrust dont Microsoft est actuellement l'objet. Mercredi dernier, Thomas Jackson a donc encouragé les avocats du gouvernement à autoriser l'entreprise de Bill Gates à consulter tous les documents légaux disponibles sur l'accord AOL-Netscape. Cette initiative devrait satisfaire Microsoft qui, la semaine dernière, en avait formulé la demande. Depuis un mois, la firme de Seattle ne cesse en effet de claironner que la fusion de ces deux sociétés contredit le discours selon lequel elle aurait tué toute concurrence dans son secteur. Si tel était le cas, disent les porte-parole de Microsoft, Steve Case, le patron d'AOL, n'aurait jamais pu acquérir Netscape. Il ne pourrait pas non plus espérer un jour dominer l'accès au Web. Or c'est très explicitement dans ce but qu'il s'est dit, en novembre, prêt à débourser 4 milliards de dollars pour acheter Netscape. Certes, le juge Jackson n'en lave pas pour autant Microsoft de tous les soupçons qui pèsent sur ses méthodes commerciales. La firme de Bill Gates est toujours bel et bien accusée d'abus de position dominante. Le département de la Justice ainsi qu'une vingtaine d'Etats lui reprochent de s'être servi de son mon