Peugeot et Citroën (PSA) entrent aujourd'hui dans le vif des négociations sur les 35 heures. La direction doit remettre ce matin aux partenaires sociaux un premier projet d'accord pour les 90 000 salariés de ses usines. En annonçant ces négociations, le 11 septembre, Jean Martin Folz, le PDG de PSA, avait tracé une voie étroite pour la réduction du temps de travail (RTT). Pour être «non désastreuse», elle devait préserver les gains de productivité et la compétitivité de l'entreprise. Le patron du groupe appelait de ses voeux de «nouvelles organisations» qui permettent d'étaler le coût de la RTT. Depuis lors, chaque vendredi, l'ensemble de la direction et les syndicats ont discuté chapitre par chapitre, une nouveauté pour le groupe. Pour réchauffer l'ambiance entre partenaires, ils ont même visité bras dessus, bras dessous, le Mondial de l'automobile, début octobre. C'est aujourd'hui l'heure des travaux pratiques et il n'est pas sûr que les exigences de la direction soient bien perçues par les salariés. Revue de détail des principaux points de tension.
1) Temps de travail. La direction compte sortir les pauses, 20 minutes par jour, du temps de travail. Problème, selon le calcul taylorien du temps de travail, les pauses sont proportionnelles à l'intensité de l'effort physique déployé. Leur suppression ressemble fort à une intensification du travail. En passant ainsi artificiellement de 38 h 30 à 36 h 45 (soit 5% de moins), la direction peut adopter les 35 heure