C'est connu: quand on ne peut pas se laver, on se parfume. La RATP
nuance. Ce qui manque dans le métro parisien, ce n'est point tant le nettoyage que l'aération. «Trop cher, coupe Jacques Rapoport, directeur départemental du métro. Il faudrait plus d'une centaine de millions de francs pour aérer correctement les stations parisiennes.» Car les services idoines ont beau frotter: ça sent mauvais.
Alors, et pour 2 millions, ça va sentir la cocotte dans le métro. L'opération «Madeleine» est déclenchée sur l'ensemble du réseau. Jusqu'à la fin janvier, trois tonnes de parfum seront déversées sur les quais et dans les couloirs de la RATP. Pas un mètre carré n'échappera à la délicate fragrance de Madeleine, le parfum suburbain.
«Ce n'est que la première mise en place, prévient Jacques Rapoport. Ensuite, il faudra 1,8 tonne chaque mois pour que l'odeur perdure.» Tous les sondages le disent: avec l'insécurité, les mauvaises odeurs sont en tête des mécontentements des usagers. Et la Régie tient à voir revenir les clients sur ses lignes. Depuis 1990, elle court après son record d'affluence: 2,42 milliards de voyages. «Il n'y a que les nouvelles lignes qui se passeront de Madeleine.» Comme la 14 dont les passagers chanceux ne subiront pas l'entêtante odeur. Car le jus conçu par Quest International tient au corps. Le cahier des charges exigeait une chose simple: sentir le propre. Cinq ans ont été nécessaires à l'élaboration du produit. Puis une sélection de cinq jus a été soumise à 5 000 pe