Si Vincent Bolloré voulait se monter apaisant, c'est raté. Vendredi,
l'industriel breton qui a débarqué dans le capital du groupe de cinéma et de communication Pathé en début de semaine, a précisé ses intentions au marché. Extrêmement alambiquée, sa déclaration manie à merveille la carotte et le bâton. Dans le communiqué, diffusé par le CMF (Conseil des marchés financiers), Bolloré a précisé qu'il détenait 17,8% du capital de Pathé, le 18 décembre au matin, et indiqué qu'en «en l'état actuel de l'actionnariat de la société Pathé, [il] n'envisage pas de chercher activement à en prendre le contrôle». Jusqu'à présent, le cow-boy de la finance avait toujours présenté sa participation comme un «investissement financier». Il s'était fixé pour objectif d'atteindre les 20%, afin de pouvoir consolider sa participation dans ses comptes, mais n'avait jamais évoqué une possible prise de contrôle.
Malentendu. Visiblement, Vincent Bolloré a décidé de montrer ses muscles. Pourquoi? Parce que ses discussions avec Jérôme Seydoux, PDG de Pathé (actionnaire majoritaire de Libération), n'ont pas débouché. Pire encore, elles ont donné lieu à un terrible malentendu. Jérôme Seydoux a fait savoir jeudi que Vincent Bolloré s'était engagé à ne pas dépasser les 18%. Que nenni répondait, dans la foulée, le nouvel actionnaire, nous visons toujours les 20% et nous irons même au-delà si le capital de Pathé évolue encore. En clair, si Jérôme Seydoux essaye de s'entourer d'amis pour raffermir ses positions,