Une secrétaire du RPR signe un premier contrat avec une filiale de
la Screg, puis enchaîne avec une autre société, et encore une troisième: au début des années 90, les dirigeants du parti gaulliste n'ont guère pris la peine de dissimuler efficacement la façon dont était rémunéré le personnel du parti. L'emploi fictif était une recette ordinaire pour faire tourner la machine; et la mise à contribution des entreprises, une preuve habituelle d'amitié.
En tirant le fil de cette simple pelote les emplois fictifs de Danièle D. et ceux de Louise-Yvonne Casetta, trésorière officieuse du RPR , le juge d'instruction Patrick Desmures a déjà répertorié une quarantaine de ces emplois. Factotum chargé d'organiser les voyages, juriste aguerri, secrétaire: les besoins de financement étaient variés; les sources l'étaient moins. Le juge Desmures a mis au jour deux systèmes essentiels: le recours à la Mairie de Paris et à une quinzaine d'entreprises, essentiellement du secteur du BTP.
Secrétaire général du RPR et adjoint aux finances de la Ville de Paris, Alain Juppé a été mis en examen pour prise illégale d'intérêt au cours de l'été 1998: il était aux manettes des deux côtés de l'opération.
L'affaire ira-t-elle jusqu'au bout? Deux requêtes en nullité sont à l'examen et les avocats se disent sûrs de pouvoir sortir Alain Juppé, mais également Michel Roussin ou Jacques Boyon des griffes de la justice. A voir, car déjà une autre plainte s'annonce, visant l'ensemble des emplois fictifs de la Ville