Lorsque l'on parle du «conflit euro-américain de la banane», cela
prête à sourire. Pourtant, ceux qui suivent de près le dossier ne rigolent pas du tout. Pour eux, cette affaire pourrait bien servir de détonateur à l'un des plus graves conflits commerciaux de l'après-guerre.
Ce week-end, réunis à Washington, le président américain, Bill Clinton, le président de la Commission européenne, Jacques Santer, et le chancelier autrichien, Viktor Klima, président en exercice de l'UE, n'ont pas réussi à désamorcer leur différend bananier.
Mesures de rétorsion. Les Etats-Unis, qui accusent l'Europe de privilégier les bananes des Antilles françaises et des pays africains (lire ci-contre), devraient donc, comme ils l'avaient annoncé, publier cette semaine la liste définitive des produits européens sur lesquels ils infligeront, dès le 3 mars, en guise de rétorsion, des taxes de 100%. Ces sanctions unilatérales concerneront notamment des produits français (fromages, vins, cosmétiques").
A l'issue de la réunion à la Maison Blanche, sir Leon Brittan, le commissaire européen chargé du Commerce, a indiqué avoir fait son possible pour convaincre Clinton de ne pas publier sa liste noire. Mais il ne semblait pas convaincu d'avoir réussi.
Certes, Washington, qui est déjà en froid avec l'Union européenne pour sa conduite au Proche-Orient, pourrait juger opportun d'apaiser les relations avec celle-ci sur le terrain commercial. Mais c'est compter sans la pression du Congrès américain, que le ralentissemen