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Libération

Le b.a.-ba de la banane. Le fruit continue à être un sujet de discorde.

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publié le 21 décembre 1998 à 16h59

Premier fruit produit et consommé dans le monde, la banane fait

depuis longtemps l'objet d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l'Europe. Régulièrement, le sujet envenime aussi les relations au sein même de l'Europe.

Les bananes importées en Europe proviennent de trois sources. D'abord de certaines îles appartenant à l'Union européenne (Guadeloupe et Martinique pour la France, Canaries pour l'Espagne, Madère pour le Portugal et Crète pour la Grèce): ce sont les bananes dites «communautaires». Ensuite des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique liés à l'Union européenne dans le cadre des conventions de Lomé («bananes ACP»): leurs intérêts sont défendus par les anciennes puissances coloniales (France et Royaume-Uni). Enfin, des pays latino-américains. Ces bananes sont commercialisées par des firmes multinationales américaines, d'où leur surnom de «bananes dollars». Elles sont beaucoup moins chères.

En 1993, pour clarifier la situation, les Européens ont instauré une Organisation commune des marchés de la banane (OCM), qui prévoit des quotas d'importation. Les garanties d'accès réservées aux bananes dollars ont été fixées à 2,53 millions de tonnes par an (dont 30% qui devront passer par des maisons de négoce européennes), avec des droits de douane de 75 écus par tonne (près de 500 F). Les importations de bananes ACP et communautaires sont quant à elles contingentées respectivement à 857 000 tonnes et 854 000 tonnes, mais sans droits de douane.

Les Etats-Unis n'ont c