Londres, de notre correspondant.
Automatique. La campagne hystérique des tabloïds et de la presse eurosceptique contre l'harmonisation fiscale et son héraut maladroit, Oskar Lafontaine, a réussi. Et fait deux victimes: le ministre allemand désormais aussi haï que Jacques Delors en son temps et l'euro. 53% des Britanniques se disent désormais opposés à la monnaie unique (contre seulement 29% qui lui sont favorables), soit un des plus faibles scores depuis des années. La chute de la popularité de la monnaie unique atteint près de 10 points, selon ce sondage trimestriel de la banque américaine Salomon Smith Barney, qui notait en juillet une remontée de l'europhilie des Britanniques.
Ainsi, les patients efforts de Tony Blair pour acclimater chez lui l'idée de la monnaie unique ont fait long feu, notamment auprès des lecteurs des tabloïds, soit près de 10 millions de Britanniques. «Même les lecteurs du protravailliste Daily Mirror montrent un très fort glissement anti-UEM», note Michael Saunders, l'économiste de la banque d'affaires.
Quelques mois auparavant, toute la presse était déjà montée aux rideaux lorsqu'il était apparu que la tête de la reine n'ornerait pas les futurs billets britanniques en euros. Il y a peu, 150 chefs des plus grandes entreprises du pays, représentant un tiers de la capitalisation de la Bourse de Londres, ont pourtant lancé, dans une pleine page du Financial Times, un appel à Tony Blair pour qu'il se déclare clairement en faveur de la monnaie unique et