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Libération

La monnaie unique bouscule le marché du médicament.

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Les importations parallèles vont encore s'accroître.
publié le 23 décembre 1998 à 17h24

Pour un peu, les laboratoires pharmaceutiques parleraient de

contrebande de médicaments. «Les importations parallèles sont la plaie de notre métier», s'énerve régulièrement Jean-François Dehecq, patron de Sanofi, faisant référence à un phénomène qui risque de redoubler d'intensité avec l'arrivée de l'euro: certains grossistes jouent sur les très fortes différences de prix d'un pays à l'autre, et vont, par exemple, chercher leur boîtes de comprimés en Espagne pour les revendre au Danemark. Compte tenu de la particularité de leur business, les laboratoires évoluent en effet dans un système dual: les prix sont contrôlés (la plupart des Etats membres, jaloux de leurs prérogatives en matière de politique de santé, fixent les prix des médicaments et les taux de remboursement); les médicaments peuvent circuler librement, pour peu qu'ils aient reçu une autorisation de mise sur le marché dans les différents pays.

Pour les grossistes, le jeu du saute-frontières peut se révéler juteux. Une récente étude du Snip (Syndicat national de l'industrie pharmaceutique) sur les prix de 130 médicaments commercialisés en Europe montre qu'en Grèce, les prix payés aux laboratoires sont en moyenne inférieurs de 60% à ceux pratiqués en Allemagne ou en Grande-Bretagne (1). En France, les tarifs sont légèrement inférieurs à la moyenne européenne, soit quelque 30% plus élevés qu'en Grèce. «Un grossiste désireux de se lancer dans ce genre de commerce a juste besoin de demander l'autorisation du pays où ser