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Libération

Le conflit bananier paralyse la Martinique. Le blocus de Fort-de-France a été rétabli.

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publié le 23 décembre 1998 à 17h21

A Fort-de-France (Martinique), les partenaires du conflit de la

banane négociaient toujours hier soir à 21 heures (heure de Paris). Ils étaient entrés à la préfecture pour tenter de résoudre la crise lundi à 10 heures et ne semblaient toujours pas au bout de leurs peines. «On ne voit rien venir», se plaignait, hier après-midi, une militante de la Confédération générale du travail de la Martinique (CGTM, distincte de la CGT métropolitaine). Et, pour bien marquer leur réprobation, les grévistes ont rétabli le blocus du port de commerce de Fort-de-France. Celui-ci avait été levé lundi, après trois semaines de siège, la délégation patronale (FDSEA) en faisant la condition sine qua non au début des négociations.

Les salariés ont dressé un cahier de revendications ambitieux: 3 F d'augmentation de l'heure, treizième mois, prime d'ancienneté, et paiement des jours de fêtes locales (le 2 novembre, trois jours pour carnaval, et vendredi saint). Des revendications qui semblent inacceptables par les employeurs. Pour le secrétaire de la FDSEA, Louis-Daniel Berthomme, «c'est déraisonnable. Le treizième mois, c'est 12% de la masse salariale, quant aux 3 F, c'est tellement irréaliste que certains salariés croyaient au début du conflit qu'il s'agissait de 3 F par jour». En fait, le patronat accuse la CGTM «jusqu'au-boutiste» de «faire de la surenchère» et d'être menée par une «militante d'extrême gauche, qui copie sur Arlette Laguiller». Effectivement, la secrétaire de la CGTM, qui revendique