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Libération

Les programmeurs de l'ombre.

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Souvent bénévoles, ils se satisfont de la reconnaissance de leurs pairs.
publié le 24 décembre 1998 à 17h27
(mis à jour le 24 décembre 1998 à 17h27)

De loin, ça ressemble à une arnaque: des développeurs travaillant bénévolement; des entreprises qui rôdent autour d'eux. Certains y voient un déni du droit d'auteur auquel pourraient prétendre ces participants à une oeuvre collective. En fait, les développeurs n'abandonnent pas leur droit d'auteur. Un logiciel libre n'appartient pas au domaine public, mais reste la propriété de ses créateurs. Ces derniers concèdent à chacun un droit d'utiliser leur oeuvre, à la condition que toute amélioration soit rendue publique. Autrement dit, que les secrets de fabrication circulent librement. A l'inverse, un logiciel commercial suppose le paiement d'une redevance pour toute copie distribuée. Quant aux secrets de fabrication, ils sont bien gardés par l'éditeur. Un éditeur de logiciel propriétaire (Microsoft par exemple) est comparable à un grand couturier qui garderait pour lui le patron de ses vêtements. Dans le modèle du libre, le patron circule librement sur l'Internet: chaque petite main peut apporter des modifications et bénéficier de celles apportées par ses comparses.

Bénévoles mais aussi salariés. Dans le monde informatique, qui sont les petites mains? Quelles sont leurs motivations? Il y a d'abord des concepteurs complètement désintéressés et bénévoles. Ils prennent sur leur temps de loisirs pour apporter leur pierre à l'édifice. Leur motivation première est la satisfaction personnelle et, quand ils sont à l'origine d'une avancée, la gloire, la reconnaissance de