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Libération

Première fusion européenne dans les étoiles. Avec Dasa et Finmeccanica, Lagardère devient leader en Europe.

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publié le 24 décembre 1998 à 17h29

Jean-Luc Lagardère avait hier la tête dans les étoiles. L'annonce de

la fusion des activités «espace» de son groupe (déjà mariées à celles du britannique GEC) avec celles de l'allemand Dasa et de l'italien Finmeccanica a tout l'air d'une consécration. La nouvelle société, regroupement de Matra Marconi Space (MMS, filiale à 51% Lagardère, 49% GEC), de Dasa RI, Dornier (filiale Dasa) et de Alena Spazio (filiale Finmeccanica), sera la première en Europe, avec 18,3 milliards de francs de chiffre d'affaires et 11 000 salariés. Elle pourra poser en vitrine une jolie panoplie: satellites scientifiques, d'observation, de télécommunications, de navigation civils et militaires, exploitation au sol, lanceurs et toute la technologie afférente. Si la future société n'a pas encore de nom, on connaît déjà le rapport des forces. MMS sera à parité avec Dasa, Finmeccanica ayant une participation moins importante. Mais c'est un Français, Armand Carlier, qui sera le président du directoire.

Le deal est l'aboutissement de dix-huit mois de négociations. Celles-ci avaient été retardées par le micmac français à propos de Thomson-CSF et par la fusion de Dasa et du constructeur automobile américain Chrysler. «Nous avons réussi à faire le premier deal européen dans l'industrie de défense et de l'espace», se réjouit-on dans le camp de Lagardère. Sous-entendu: nous avons su répondre à la demande des gouvernements européens. On n'est pas mécontent non plus de rappeler que le concurrent français, Alcatel