Stockholm, de notre correspondant:
La Bourse de Stockholm est désertée depuis déjà huit ans par les cambistes, qui négocient électroniquement de leurs bureaux. Au pied du bâtiment, dans la vieille ville, le marché traditionnel de Noël, avec ses cabanes remplies de jouets en bois et de renne séché, pourrait donner l'impression que le pays se désintéresse du big bang qui se prépare. D'une certaine façon, c'est le cas. La plupart des Suédois n'ont aucune idée de ce que le passage à la monnaie unique changera pour eux: ils se trouvent en dehors de la zone euro. La brochure d'information lancée il y a quelques semaines par le gouvernement a rencontré peu d'écho. La grande majorité des petites entreprises n'a même pas commencé à se préparer de la moindre façon.
Double cotation. Aussi, les responsables de la Bourse de Stockholm n'étaient-ils pas peu fiers il y a quelques jours. Ils ont enfin pu se fendre d'un communiqué de presse annonçant l'inscription de la première entreprise désireuse d'être cotée en Suède à la fois en couronnes et en euros. Les actions de Stora Enso, le nouveau géant mondial de l'industrie papetière, pourront être négociées dans l'une des deux monnaies dès le 19 mars, à l'issue du délai de trois mois prévu entre l'inscription et la cotation.
La compagnie, née en juin dernier du mariage entre le suédois Stora et le finlandais Enso, a son siège en Finlande pays qui sera le premier à entrer dans la zone euro grâce à son décalage horaire d'une heure et sera coté