Tokyo de notre correspondante:
Créer des emplois? Facile, répondent, un rien provocateurs, les dirigeants de la société Yamato, alors que le Japon s'enlise dans la récession et le chômage. La preuve: dans un pays pourtant réputé pour l'efficacité de ses services, l'entreprise s'est imposée en quelques années comme le numéro un de la livraison rapide de colis à domicile, et compte désormais parmi les tout premiers employeurs du Japon. Avec 75 000 salariés, dont 40% à temps partiel, Yamato dépasse Toyota (71 000 salariés).
Saut d'obstacles. Une ascension réalisée à rebours de la volonté des pouvoirs publics. L'histoire de Yamato est même devenue le symbole de la lutte contre une administration nippone toute-puissante, rétrograde et protectrice d'intérêts particuliers. Il a fallu vingt ans à Yamato pour réussir à tisser un réseau couvrant aujourd'hui tout l'archipel, jusqu'aux petites îles les moins desservies. Vingt ans pour obtenir les licences de transport nécessaires. «On nous faisait comprendre qu'à moins d'obtenir le consentement des transporteurs concurrents qui desservaient ces routes, nous n'obtiendrions jamais le feu vert du ministère!», se souvient Koji Miyauchi, 65 ans, le président du groupe. Comme quoi les barrières réglementaires ne gênent pas que les entreprises étrangères. «Les concurrents n'avaient évidemment aucun intérêt à ce que Yamato se lance dans un nouveau business», ajoute-t-il.
«Les fonctionnaires japonais, le ministère des Transports en tête, n'ont jam