En dépit des plans de relance à répétition, des baisses d'impôts et
autres milliards de yens qui ont été injectés dans les banques pour éviter que leurs créances pourries n'emportent tout le système financier, l'archipel n'en finit pas de s'enfoncer dans la crise économique. Accablants, les chiffres publiés vendredi confirment les pires pronostics. Ainsi, le taux de chômage a établi un nouveau record en novembre, en s'alignant pour la première fois de l'histoire moderne sur celui des Etats-Unis. Le chômage frappait, le mois dernier, 4,4% de la population active. La situation pourrait empirer alors que l'emploi à vie est de plus en plus remis en question dans l'archipel.
Audit bancaire. L'espoir du redressement économique est d'autant plus faible que les banques nippones continuent de minimiser le total des créances douteuses qu'elles ont accumulées depuis 1992. Vendredi, les responsables de l'Agence de supervision financière, chargée d'encourager le nettoyage du système bancaire, ont estimé que les grandes banques privées ont réduit l'importance de leur encours à problème d'environ 265 milliards de francs. «Il y a des écarts entre les estimations individuelles de chaque banque et les résultats de l'inspection menée par l'Agence de supervision», a toutefois admis un représentant du gouvernement. Selon lui, cet audit a montré une insuffisance globale de provisionnement de près de 5 700 milliards de francs! Tombées de leur piédestal depuis la fin de la spéculation immobilière, l