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Libération

Informatique et sécurité. Le commissaire Daniel Padoin enquête sur les fraudes informatiques: «Le plus souvent, le coupable est dans la place»

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publié le 28 décembre 1998 à 17h39

On l'appelle le cyberflic et il s'en accommode. Daniel Padoin,

commissaire de police, dirige le service d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information (Sefti) depuis 1994, date de sa création. Passionné d'informatique, il a milité très tôt pour créer cette unité, rattachée à la direction de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris.

Un monde où tout est manipulable. «Détournements de fonds, pages d'accueil de sites web repeintes, intrusions en tout genre dans les systèmes informatiques, la délinquance techno au travail est une réalité. Mais la loi du silence règne en maître. Aucune entreprise n'ira crier sur les toits qu'elle s'est fait pirater son fichier clients. Ce qui pousse à commettre un acte de malveillance? Le plus souvent, c'est le refus d'une promotion, un besoin d'argent, un licenciement. Comme cet homme qui n'avait pas obtenu de contrat à l'issue de sa période d'essai. Deux mois après son départ, tous les fichiers de l'entreprise se sont automatiquement effacés: il avait pris soin de déposer une bombe logique avant de partir.»

Filatures. «Enquêter à l'intérieur d'une société demande énormément de discrétion. Dans la plupart des cas, le coupable est dans la place. Si nous sommes repérés, il stoppe tout, il ne se passe plus rien. Nous devons faire tout un travail d'audit, un travail souterrain, avant d'arriver à cibler des suspects. Chercher les failles d'un système, identifier qui aurait pu faire quoi. Nous travaillons dans un monde vir