Nancy envoyée spéciale:
Hier, il s'est passé quelque chose d'important au treizième jour de la grève des conducteurs de bus de Nancy: la direction a accepté de rencontrer les syndicats. La discussion, entamée dans l'après-midi, devait se prolonger dans la nuit. «Il s'agit d'une rencontre, pas d'une négociation», ont tenu à préciser les porte-parole de la CGFTE (Compagnie générale française transports et entreprises, groupe Vivendi) qui exploite le réseau nancéen. «C'est la première fois depuis le début du conflit que nous allons voir notre cher directeur», ont remarqué les représentants syndicaux de la CGT et de FO. Car depuis le 16 décembre, personne ne se parle: environ 70% des 310 conducteurs sont en grève illimitée jusqu'à l'ouverture de négociations sur les salaires, les 35 heures, et les conditions de travail. La direction, elle, refuse de négocier quoi que ce soit «sous la pression» «Les syndicats ont commencé la grève sans même demander l'ouverture de négociations». Il a fallu hier matin l'intervention du directeur régional des transports, Patrice Surmely, pour que les deux parties puissent se «rencontrer». Depuis près de deux semaines, seulement 20 à 40% des bus circulent à Nancy, ce qui devrait être encore le cas aujourd'hui.
Augustin Frattini (CGT) énumère les raisons de la colère: les suppressions d'emplois (30 en deux ans) qui obligent les machinistes à faire plus de kilomètres chaque jour, le directeur qui n'assiste même plus aux réunions du Comité d'entreprise,