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Libération

Un tortillard contre Vivendi.Les cheminots du train des pignes sont en grève pour protester contre la réattribution de la ligne à une filiale du groupe.

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publié le 29 décembre 1998 à 17h51

Les cheminots du «train des pignes» ne veulent plus de Vivendi. Pour

le faire savoir, ils sont en grève depuis le 22 décembre. Le tortillard à voie métrique qui relie Nice, Alpes-Maritimes, à Digne, dans les Alpes-de-Haute-Provence, est quasi légendaire. Dans sa première partie, il sert de RER aux Niçois pour rejoindre la zone industrielle implantée dans la basse vallée du Var. Plus haut, il s'agit d'une ligne touristique de l'arrière-pays niçois qui rejoint la vallée du haut Var.

Les grévistes (80 % des 124 salariés, selon la CGT; 30 %, selon la direction) ne digèrent pas que la ligne ait été à nouveau attribuée à la CFTA (sous filiale de Vivendi), qui la gère pourtant depuis vingt-trois ans. «En vingt-trois ans, s'insurge Jean Bouscatier, délégué CGT, la CFTA n'a pas fait la preuve de sa compétence.» Et dénonce le manque d'investissement: «En 1981, le train de Corse (Ajaccio-Bastia, ndlr) a été nationalisé. Depuis, le trafic a doublé, le matériel a été modernisé et l'emploi sauvegardé. Nous, nous restons avec notre vieux matériel; il y a même des motrices Renault de 1938, et seulement 380 000 passagers par an.» De fait, la ligne est loin d'être une vitrine de la gestion privée: elle génère 10 millions de francs de recettes et perçoit 25 millions de francs de subventions de fonctionnement.

La CGT milite donc pour que la ligne soit exploitée en régie par le Syndicat mixte Méditerranée-Alpes (Syma) avec l'aide technique de la SNCF. Mais, le 22 décembre, un vote en a décidé autr