Pendant cinq jours, du 31 décembre 1998 au 4 janvier 1999, il ne
sera question que du «big-bang de l'euro». Un long week-end historique s'annonce pendant lequel une armada d'informaticiens, traders ou responsables de back ou front office (environ 5 000 en France contre 30 000 en Grande-Bretagne) mettront les pendules des marchés financiers européens à l'heure de l'euro. Visuellement, l'événement est moins spectaculaire qu'un changement d'horaire sur le tableau d'affichage d'une grande gare parisienne. Mais, dans les faits, l'opération de basculement revient, selon l'expression d'un membre de l'AFB (Association française des banques), «à faire décoller en même temps onze fusées Ariane».
Mercredi, 17 heures: dernière cotation en francs. Le compte à rebours démarre dès aujourd'hui. A 17 heures, la Bourse de Paris bouclera sa dernière cotation en francs. Quand elle rouvrira, lundi 4 janvier, la France aura basculé dans l'euro, en même temps que l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Finlande, l'Autriche, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et l'Irlande. Dans l'intervalle, les places financières auront couru un marathon de tous les diables dont le pic se situera jeudi 31 entre 11 heures et 11 h 30. Durant ce laps de temps, le taux de conversion en euros du franc et des dix autres monnaies sera fixé par la Commission. Puis adopté par les onze ministres des Finances à 12 h 30 au cours d'une réunion solennelle retransmise en directe à la télévision. Les taux seront en