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Libération

Cotillons, champagne et micro-ondes.Les banques sont aux petits soins pour leurs salariés réquisitionnés.

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publié le 30 décembre 1998 à 17h53

A quelques jours du passage à l'euro, le petit monde des banques est

en effervescence. Quelque 10 000 salariés parisiens du secteur s'apprêtent en effet à passer leur premier nouvel an au bureau et cet événement en soi a été préparé presque aussi minutieusement que le basculement lui-même. Champagne et petit déj. Chez Paribas, «on y travaille depuis plusieurs mois», et l'attachée de presse précise, à propos de Jean-François Tuloup, le maître de cérémonie: «Vous verrez, il en parle très bien.» Effectivement, le monsieur Euro connaît par coeur le nombre de plateaux-repas prévus pour les 500 personnes présentes dans les locaux entre le 31 décembre et le 3 janvier: «3 000 plus 1 000 petits déjeuners. Et nous avons varié les traiteurs pour ne pas lasser, équipé les services de fours à micro-ondes. Nous n'allons pas servir des rations de l'armée, autant bien faire les choses.» Il a aussi réservé «413 nuitées» dans les hôtels avoisinants, fait imprimer «2 000 maillots siglés "Paribas euroleader», commandé le champagne. «Une goutte d'eau, précise-t-il, la facture totale de la bascule est estimée pour Paribas à environ 450 millions de francs et nous ne pouvions pas jouer à fond la carte euro, sur le plan commercial, marketing, sans y associer nos salariés.» Au CCF aussi, l'euro sera festif. La communication interne en a fait son cheval de bataille depuis des mois. Un petit livre a été édité pour faciliter la vie du personnel de permanence, avec les numéros des stations de taxis av