L'intérim phagocyte toute la filière automobile. Et les plus
atteints sont les principaux sous-traitants des constructeurs, PSA Peugeot-Citroën et Renault, Fiat et autres Ford. Le Centre d'études de l'emploi (CEE) a publié cette semaine une étude qui fait la lumière sur une pratique désormais structurelle, de l'amont à l'aval, dans un secteur industriel de 769 000 emplois représentant 10,6% de la production industrielle du pays.
Chiffres biaisés. Les chercheurs du CEE ont passé deux ans à explorer les pratiques de 36 établissements différents dans la région Nord-Pas-de-Calais et en Franche-Comté. Ils ont interrogé PDG, directeurs, cadres, ouvriers, consultants et syndicalistes (1).
Le constat qu'ils portent est sévère: les chiffres fournis par les constructeurs sont biaisés. Ainsi, la productivité est-elle calculée en divisant la production par le personnel présent en permanence. Pratique pour afficher des indicateurs flatteurs vis-à-vis des actionnaires, mais quelque peu approximatif. Car la prise en compte de l'ensemble des emplois précaires change tout. Ils sont environ 15% «seulement» chez Renault et PSA (180 000 salariés), mais ailleurs l'«échantillon» sélectionné par le CEE réserve des surprises: les grands équipementiers «se distinguent des constructeurs et des fournisseurs de second niveau par leurs taux élevés de précaires et par la longévité de ceux-ci. [Les intérimaires] principalement affectés à la production, peuvent représenter 40 à 50% des permanents». Soit «en