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Libération

C'était la dernière séance. Les Bourses de l'Eurolande ont abandonné hier les cotations en monnaies nationales. Le cours de l'euro sera fixé aujourd'hui.

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publié le 31 décembre 1998 à 18h02

Avec un jour d'avance, la Bourse de Paris a enterré la monnaie

nationale: c'était sa dernière séance de cotation en francs. Et sa dernière séance de l'année. Mais la Bourse de Paris a tourné cette page d'histoire discrètement. Sur un score très honorable (+1,33% hier et +31,47% sur l'année 1998) mais sans champagne ni flonflon. Rien n'avait été prévu au palais Brongniart, pourtant habillé d'une tenture aux couleurs de l'euro, pour enterrer le franc. Il est vrai qu'il ne s'y traite plus guère d'opérations. Depuis la capitulation de la criée,en 1987, face aux ordinateurs, l'endroit s'est progressivement vidé de ses traders, intermédiaires et autres porteurs. Même les cours du Matif (obligations) et du Monep (actions) ont disparu cette année. Là où se bousculaient plus de 2000 personnes par jour, il ne reste aujourd'hui que le marché de l'or, négocié quelques minutes dans une petite salle. Et" Jean-Pierre Gaillard. L'infatigable chroniqueur radio-télé du CAC 40 a vécu cette séance avec «un petit pincement au coeur». Avec la disparition du franc, «c'est toute une époque qui disparaît», dit-il un brin nostalgique avant de se reprendre pour saluer l'arrivée de l'euro qui «va nous permettre de devenir le deuxième marché financier mondial». A quelques pas, au siège de la Société des Bourses françaises, pas d'effusions non plus: «La fin de la cotation-francs, ça n'est pas très concret pour l'instant. Ça ne le sera que lundi, lorsqu'on ouvrira nos écrans.» Dans la salle des marchés, on