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Libération

1998, les cours des matières premières s'effondrent. Drame pour les pays du Sud, menace pour les pays industrialisés.

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publié le 2 janvier 1999 à 23h24

La spirale est de plus en plus infernale. Les matières premières se

sont toutes effondrées, les unes après les autres, en 1998, et aucun analyste ne prévoit de remontée spectaculaire en 1999. Les cours du pétrole ont atteint des planchers historiques, ceux du cuivre n'ont jamais été aussi faibles depuis treize ans, et même les matières premières agricoles (céréales, caoutchouc, laine) sont prises dans la tourmente. C'est aujourd'hui un drame pour les pays producteurs, ce sera peut-être une catastrophe, demain, pour les pays industrialisés. Car cet effondrement pourrait bien aggraver fortement le ralentissement de la croissance mondiale.

C'est en effet un cercle vicieux. Pris à la gorge par la chute de leurs revenus, les pays producteurs réduisent leurs achats aux pays industrialisés, dont la croissance ralentit, et qui, à leur tour, achètent moins de matières premières, ce qui grossit les stocks et contribue à affaiblir les prix" On n'en voit pas la fin.

D'autant moins que le problème semble bien être structurel. La crise asiatique est pour beaucoup dans le marasme actuel, en freinant la demande d'une région qui absorbait près de 30% des matières premières de la planète. Et la crise russe qui a suivi n'a fait qu'amplifier le phénomène. Mais il est probable que l'or noir, les métaux ou les céréales auraient de toute façon été malmenés. Le problème de base, c'est que les producteurs, poussés par les progrès de la technologie et les gains de productivité, produisent trop.

Et l'on n