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Libération

La bûche de Noël toujours coincée à Fort-de-France.La grève de la banane paralyse le port martiniquais.

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par René SIMON
publié le 2 janvier 1999 à 23h24

Fort-de-France, correspondance.

A la Martinique, les réveillons de Noël et de fin d'année ont eu cette année un goût de tradition retrouvée. Bloquées dans le port de Fort-de-France, les victuailles en provenance du continent n'ont pu arriver à temps dans les assiettes. Et le cochon en ragoût accompagné de pois d'angol et d'ignames en a profité. Mais c'est bien le seul effet positif de la grève entamée il y a plus de quatre semaines par les ouvriers agricoles de la filière banane. Persuadés d'avoir affaire au patronat le plus réactionnaire de l'île, ces derniers peinent à obtenir les augmentations salariales (3 francs de l'heure, treizième mois, prime d'ancienneté et paiement des jours de fêtes locales) qu'ils réclament. Les accès au port sont toujours difficiles, même s'ils ont été en partie dégagés par les forces de l'ordre, mardi. Il y reste encore près de 5 000 containers bloqués; certains, qui sont remplis de denrées périssables, ne seront jamais livrés à leurs destinataires. Et les éleveurs sont en panne de céréales pour nourrir leur bétail. Les hôtels et les restaurants manquent de produits frais, de viandes ou de laitages. Des milliers de véhicules attendent que leurs propriétaires, concessionnaires ou particuliers, puissent les récupérer sur le terminal. «Il faudra évaluer les pertes subies entreprise par entreprise», dit en substance le président de l'URPME (Union régionale des petites et moyennes entreprises), qui en appelle aux pouvoirs publics. Ceux-ci n'ayant pa