Hoang Ngoc Liêm est maître de conférences à l'université de Paris I.
Il est signataire de la déclaration des 500 économistes européens pour le plein emploi en Europe.
Le projet d'une monnaie unique n'était pas nécessairement un projet libéral. Il pouvait créer les conditions d'une coordination des politiques économiques pour soutenir la croissance et l'emploi. La bouteille est aujourd'hui à moitié vide. L'Europe est une zone de libre-échange avec monnaie unique mais sans budgets suffisants et sans institutions politiques permettant au citoyen de contrôler les désordres d'un capitalisme néolibéral financièrement instable. La gauche européenne doit prouver que la politique peut encore aider à sortir du chaos néolibéral. Quatre chantiers définiraient son «programme minimum»: 1)Pour contrer l'instabilité financière, instaurer une taxe sur les mouvements de capitaux spéculatifs à la frontière européenne. Les recettes de cette «taxe Tobin» permettraient de drainer l'épargne spéculative vers le budget fédéral et les fonds structurels afin de développer des programmes de soutien à l'emploi.
2) Réhabiliter le rôle de l'intervention publique dans l'économie en révisant le pacte de stabilité qui a converti nos politiques budgétaires au dogme libéral de la réduction des dépenses publiques. Les services publics sont sources d'emploi et de cohésion sociale. L'aménagement du territoire et la modernisation des infrastructures nécessitent plus que jamais l'apport de deniers publics. Enfin, la m