Depuis hier, les banques ont leur accord 35 heures, obtenu à
l'arraché selon un savant calcul des jours chômés. L'Association française des banques (AFB) instaure une façon particulière de réduire le temps de travail. Le passage de 39 à 35 heures représentent 24 jours de congés en plus. Or l'AFB en pioche la moitié dans des jours acquis de longue date. Outre les 25 jours de congés payés, dévolus au commun des mortels, les salariés de la banque avaient, à titre d'acquis sociaux, 17 jours en plus. Désormais, 12 seront comptabilisés dans la rubrique réduction du temps de travail. Une manipulation rejetée par quatre syndicats, mais acceptée par le SNB-CGC. «Il n'y a pas de diminution des avantages acquis mais consolidation», a estimé son président, Jean-Claude Létang. Car, depuis février, la branche n'a plus de convention collective: dénoncée par le patronat, sa suppression hypothèque fortement le bonus de ces 17 jours de congés.
Le président du SNB-CGC justifie encore la signature de son syndicat. «Nous avons voulu limiter les pertes d'emploi (1), quitte à avoir moins de jours de congés que l'auraient laissé espérer les 35 heures.» Enfin, l'accord garantit, selon lui, «un minimum convenable pour les plus petits établissements».
Chez les opposants, la lecture du texte est tout autre. Outre le refus en bloc du calcul de la réduction du temps de travail, ils ne voient «aucun chiffre, aucune explication» concernant l'emploi, ne relève aucune garantie sur le maintien des salaires dans