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Libération

Au fil des jours. Le procès Microsoft. Noël est passé, les témoins déballent. Les audiences ont repris hier, avec une autre accusation de chantage.

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publié le 6 janvier 1999 à 23h26

New York de notre correspondant

Il existe au moins un homme qui sait, par expérience, que parfois la justice peut avoir raison de Bill Gates, le patron de Microsoft. Cet homme s'appelle William Harris. C'est le patron de l'entreprise Intuit qui commercialise le logiciel financier pour particuliers, Quicken. Et c'est, cette semaine, l'avant-dernier témoin du gouvernement au procès antitrust de Microsoft qui vient de reprendre à Washington (1). Un témoignage de plus concernant les pressions exercées par Bill Gates sur ses concurrents et partenaires, après ceux des représentants de Netscape, America Online, Sun Microsystems, Intel, IBM et Apple.

En 1995, Microsoft traînait loin derrière Quicken avec un logiciel concurrent, Money. Il tenta alors de racheter Intuit, mais les autorités américaines surprirent leur monde en décidant de s'opposer à cette acquisition et d'aller en justice. L'initiative fit capoter la fusion, dont nombre de banquiers redoutaient qu'elle ne permette à Bill Gates d'envahir leur territoire. Aujourd'hui, William Harris pense qu'il faut aller plus loin pour mettre un frein à la toute puissance de l'homme de Seattle. Même s'il ne l'a pas dit noir sur blanc au tribunal, le patron de Intuit a défendu une proposition qui conduirait à faire éclater Microsoft entre, d'un côté, les activités liées au système d'exploitation qui fait tourner le PC (Windows) et, de l'autre, les programmes qui tournent sur cet ordinateur. «Il me paraît raisonnable pour le tribunal d'o