Avant de rencontrer un futur compagnon, mieux vaut faire un brin de
toilette. C'est ce qu'a fait, fin décembre, le groupe Bouygues avec le capital de la Saur, sa filiale de gestion de services (eau, électricité, déchets), qu'il cherche depuis plus d'un an à marier à un partenaire. Avec 13,8 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1998 (2,1 milliards d'euros), la Saur est le troisième groupe français du secteur, loin derrière Vivendi et Suez-Lyonnaise. Ces métiers, sont gourmands en capitaux (les privatisations en cours sur l'ensemble de la planète sont coûteuses). Or Bouygues, qui a d'autres problèmes, à commencer par les pertes dans les télécoms, ne veut pas se charger seul du développement de sa filiale.
Pour préparer l'arrivée d'un partenaire, le groupe présidé par Martin Bouygues a annoncé hier une simplification du capital de la Saur (1). Au terme de l'opération, sa participation passe de 84,5% à 73% d'un capital qui a été augmenté comptablement de 2,1 milliards de francs. Un milliard (13% du capital) a été apporté par un mystérieux fonds d'investissement, «qui a créé pour l'occasion une structure basée aux Pays-Bas et souhaite conserver l'anonymat», dit-on chez Bouygues. Le reste provient de la fusion de Saur avec sa filiale Saur International: les 22,7% qu'EDF International détenait indirectement dans la seconde ont été converties en 14% du capital de la maison mère. Pour EDF, l'opération est blanche financièrement. «Il n'y a pas de stratégie machiavélique à rech