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Libération

EDF prend ses distances. Il y a un an, la société s'entre-déchirait à cause de Bouygues.

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publié le 6 janvier 1999 à 23h26

Conséquence discrète de l'opération annoncée hier par la Saur: pour

EDF, la nature des liens avec le groupe Bouygues change du tout au tout. Le groupe public passe «d'une alliance industrielle à une simple participation financière». L'électricien retrouve sa liberté vis-à-vis du géant du BTP, et clarifie une situation jusque là passablement obscure, voire sulfureuse.

L'an dernier, le dossier Saur était au coeur de la sale guerre qui déchirait la maison EDF. Pierre Daurès, alors directeur général, rêvait de rapprocher plus encore les réseaux des deux groupes, une stratégie que freinait Edmond Alphandéry, le président. Ce dernier avait l'impression que Bouygues, actionnaire principal de Saur, était beaucoup trop influent dans la maison, et qu'il lorgnait avec trop d'insistance sur sa trésorerie. Daurès et Alphandéry, on le sait, ont fini par être virés par l'Etat en juin 1998. L'actionnaire majoritaire s'était lassé des incessantes disputes entre les deux hommes.

Lorsque François Roussely est arrivé aux commandes d'EDF, en juillet, il a été contacté par Bouygues pour remettre de l'argent dans Saur International, comme c'était convenu avec l'ancienne direction générale qui lui était acquise. En octobre, EDF faisait publiquement savoir que la décision n'avait pas encore été prise. Finalement, EDF a choisi hier de ne pas suivre l'augmentation de capital. «Autre temps, autre moeurs», disait-on hier dans l'entourage de Roussely, tout en minimisant la portée de ce changement de cap.

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