La société d'affichage urbain More Group France vient de remporter
une bataille dans la guerre sans merci qui l'oppose depuis plusieurs mois à son concurrent direct, JC Decaux. Dans une décision datée du 17 novembre 1998, mais seulement transmise aux intéressés, il y a quelques jours, le Conseil de la concurrence a en effet jugé recevable la plainte de More Group qui dénonçait les «pratiques anticoncurrentielles» de Decaux. L'origine de ce conflit, partie émergée d'une lutte aux ramifications internationales, remonte à juillet 1997. La ville de Rennes décide d'octroyer l'exploitation du mobilier urbain municipal essentiellement les abribus et les «sucettes» publicitaires à la société Adshell, filiale du groupe anglais More. Et non plus à Decaux qui détenait ce marché depuis trente ans. C'est une révolution dans le domaine de l'affichage publicitaire national puisqu'il s'agit, à Rennes, du premier coup de canif sérieux donné au quasi-monopole exercé jusqu'alors par Decaux sur le mobilier urbain des villes de plus de 100 000 habitants.
L'affront n'ira pas sans grincements de dents ni arguties juridiques pour mettre en cause la régularité de la passation de marché. More Group accuse Decaux de traîner des pieds pour démonter ses abribus et laisser place nette à son concurrent. L'afficheur évincé ne tarde pas à contre-attaquer sur le terrain commercial, en adoptant, selon More Group, des méthodes particulièrement déloyales. Privé du mobilier urbain public à Rennes, Decaux se r