Tout le monde en pince pour la griffe Gucci. Pas seulement les
victimes de la mode qui s'arrachent le fameux sac à anse de bambou à 7000 F ou le string en cuir à 2000 F. La maison florentine dont le capital est éparpillé en Bourse, attise la convoitise de ses grands rivaux. L'été dernier, le milanais Prada a fait main basse sur 9,5% du capital... puis s'est arrêté là, suscitant les commentaires les plus variés dans les salles de marché de la planète.
A son tour, le français LVMH se met à collectionner les actions cotées à Amsterdam et New York. Hier, le groupe de Bernard Arnault annonçait avoir franchi le cap des 5% dans le capital de Gucci, un seuil de déclaration obligatoire. La nouvelle a aussitôt emballé les boursiers: le titre Gucci a littéralement décollé, gagnant jusqu'à 22,2% pour terminer sur un gain de près de 20%. Les titres Dior et LVMH ont clôturé sur des hausses respectives de 9,8 et 6,95%. Et les analystes de se remettre à phosphorer sur le devenir de cette affaire qui a frôlé la mort sur fond de guerre à la Dallas entre les héritiers du fondateur, avant de vivre un redressement spectaculaire grâce à un tandem de choc: Domenico De Sole à la gestion; le styliste texan Tom Ford à la création. Silence. Pour l'heure, Bernard Arnault s'est abstenu de tout commentaire sur cet investissement qui représente près d'un milliard de francs. A quel moment a-t-il commencé à ramasser les titres? A-t-il l'intention de poursuivre ses emplettes pour parvenir au contrôle du grou