Tous les mois, la Poste joue les funambules. Et de temps en temps ,
elle se ramasse. La surcharge du système Kéops, un réseau informatique qui relie entre eux 25 000 terminaux, a fait disjoncter aux quatre coins de la France le service des livrets d'épargne. Plongeant des milliers de gens défavorisés dans le désarroi.
A l'origine des déboires, l'excès de concentration. Concentration de la clientèle défavorisée chez l'opérateur postal. Mais aussi concentration sur quelques jours (voire sur un jour, pour le RMI) d'énormes opérations de virement. A Guéret dans la Creuse, comme dans les quartiers nord à Marseille, le RMI débarque sur les comptes le 5 du mois. Rituellement donc, tous les 5, les files d'attente s'allongent dans les bureaux de poste des zones défavorisées. Mais cette fois, la conjonction de toute une série de facteurs a fait déborder le vase. Eurocuriosité. Traditionnellement, en début d'année, les détenteurs de livrets d'épargne papier 16 millions font un détour par leur bureau de poste pour faire inscrire sur leur document les intérêts qu'ils ont engrangés l'année précédente. «Ils ne sont pas obligés de venir tout de suite, mais ils préfèrent, par sécurité, se dépêcher», déplore-t-on à la Poste. A ceci s'est ajouté le succès de curiosité remporté par l'euro. Des clients venaient vérifier que la bascule de leur compte s'était bien passée. Mais ce sont les RMistes, venus en masse mardi retirer en liquide les sommes virées dans la nuit par les caisses d'allocati