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Libération

A Nantes, on ne plaisante pas avec le monopole des taxis.Un jeune entrepreneur bataille face à l'administration.

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publié le 8 janvier 1999 à 23h28

Nantes correspondance

Christophe Richard, 25 ans, se bat comme un beau diable. Pendant les quatre jours du festival «Fin de siècle» consacré à New York, il a déguisé la première voiture de sa future flotte en véhicule de police new-yorkais. Deux cents personnes ont été transportées avec sirènes, gyrophares et chauffeur en uniforme de flic américain. Les vrais, de la police nationale, n'ont pas bronché.

Puissante corporation. Ni vrai spectacle ni pure opération d'autopromotion, ce pied de nez aux autorités a permis de faire de la prévention contre l'alcool au volant, en distribuant éthylomètres et conseils de prudence. En décembre, il a aussi assuré le transport gratuit, et nocturne, des convives d'une fête étudiante. Tout est bon pour faire parler de son projet, en espérant obtenir, enfin, l'autorisation administrative de lancer son entreprise de «véhicules de petite remise», une alternative au taxi. En imaginant de raviver un usage tombé dans l'oubli, Christophe Richard n'imaginait pas butter autant sur la puissante corporation des chauffeurs de taxi, que les autorités locales, municipales ou préfectorales ne veulent pas braquer. Après un refus de la mairie de Nantes de laisser l'entreprise s'implanter, Christophe Richard a été accueilli par une petite commune à 50 km de là, Crossac, ravie de la création d'une poignée d'emplois. Après cet avis municipal favorable, la préfecture bloque l'autorisation. Officiellement, on lui rétorque qu'«il ne convient pas de permettre une con