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Libération

«Alors, t'accouches?» Dans les bureaux «sensibles», les guichetiers trinquent.

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publié le 8 janvier 1999 à 23h27

En première ligne, comme chaque fois lorsque l'informatique

trébuche, les guichetiers des bureaux de poste des quartiers sensibles. François Bellec, guichetier à Aulnay-sous-Bois et syndicaliste à SUD, est l'un d'entre eux. Mardi, lorsque le réseau Kéops a craqué, «il y avait plein de gens stressés et ils nous mettent la pression». Le 5 de chaque mois est un gros pic: ce jour-là, le revenu minimum d'insertion et toutes les allocations sont versées. Le jour qu'a choisi le réseau pour imploser. «Quand les gens font trois quarts d'heure de queue pour rien, il y en a toujours deux ou trois qui commencent à faire monter la mayonnaise. Heureusement, des habitués qui nous connaissent bien nous ont défendus.» Quand le lendemain, à 7h30, François a pris son service, Kéops était toujours planté. «On a vu qu'on allait en baver.» Le bureau ne lève pas ses grilles. «Mais ce n'est pas tenable longtemps.» A 9 heures, il a finalement ouvert ses portes.

A Aulnay-Gallion, dans le bureau d'à côté, la clientèle est encore plus «sensible». Il est resté fermé une bonne partie de la matinée. Mais «les gars, là-bas, ils sont costauds et performants». Ils ont donc décidé à leur tour d'ouvrir. Un peu plus loin encore, à Bondy La Noue-Caillet, le bureau est «en réfection», et «en pleine zone sensible». Ici, la Poste fait comme l'Education nationale, «elle affecte ses contractuels». Selon le syndiqué SUD, on y recense «deux fonctionnaires titulaires seulement», les autres étant, outre les contractue