Classer l'activité des banques conseils en France est un exercice de
haute voltige. C'est un peu comme à l'école des fans de Jacques Martin: les trois premiers se tiennent dans un mouchoir de poche, mais, au risque de faire des malheureux, il faut bien un premier, un deuxième et un troisième sur le podium. Le magazine Fusions Acquisitions et la lettre spécialisée Capital Finance ont donc pris leurs calculettes (1) pour comptabiliser les entreprises françaises acquises par des Français ou des étrangers et les opérations réalisées par des entreprises françaises à l'étranger. Dans ce cadre, la médaille d'or échoit à la banque Rothschild et Cie qui a réalisé pour 330 milliards de francs de fusions-acquisitions en 1998. Pour la première fois en tête de peloton, Rothschild devance sa consoeur américaine Goldman Sachs (299 milliards de francs). Après avoir tenu le haut du pavé pendant des années, la banque Lazard se retrouve en troisième position avec 245 milliards de francs. En 1997, elle avait déjà rétrogradé sur la deuxième marche du podium.
Des jeunes de talent. Un brin agacé par ce classement qui écorne son image, Lazard préfère envisager les choses sur le long terme. «Si l'on regarde les trois dernières années, nos performances restent excellentes, note un associé gérant. Nous avons réalisé 543 milliards de francs de fusions-acquisitions, contre 530 milliards pour Rothschild et 516 milliards pour Goldman Sachs». Et toc. Et Lazard d'enfoncer le clou en signalant que «tout peut s