Stockholm, de notre correspondant.
La Bourse s'emballe, les analystes sont tout émoustillés, les politiciens atterrés, les syndicalistes tétanisés et les dirigeants frappés de mutisme. Depuis quelques semaines, Volvo subit la rumeur. Rien d'étonnant dans le contexte international actuel pour un constructeur considéré comme le plus petit des fabricants automobiles. Mais la vénérable compagnie de Göteborg est aussi le joyau des joyaux de l'industrie suédoise. Volkswagen, Ford et Fiat ont été tour à tour pressentis comme des acheteurs ou des partenaires potentiels de la branche automobile de Volvo, actuellement évaluée à une trentaine de milliards de francs. En fin de semaine dernière, la rumeur a repris de la vigueur lorsque le Financial Times a avancé que Volvo avait contacté une banque d'investissement américaine chargée de sonder le terrain pour une éventuelle vente ou fusion de sa division voitures. L'effet le plus voyant: l'action Volvo a augmenté de 23% depuis le nouvel an. «A court terme, estime Christer Karlsson, professeur à la Haute Ecole de commerce de Stockholm, ces rumeurs renforcent Volvo, puisque le titre était plutôt sous-coté. Mais il faut aussi dire qu'il est très populaire en Suède d'avoir des rumeurs sur Volvo. C'est tout de même notre bijou national.»
Plaisir des rumeurs. Un analyste, cité par le quotidien Finans Tidningen, pense que l'on peut chercher l'origine de ces rumeurs dans le fait que Volvo était coté nettement au-dessous de sa valeur par rapport à