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Libération

«Faites que Volvo demeure en Suède». Le joyau national discute alliance avec Fiat: émoi dans le royaume.

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publié le 11 janvier 1999 à 23h29

Le vieil augure italien a enfin parlé. Hier à Rome, Umberto Agnelli,

le propriétaire de Fiat (le président est Paolo Cantarella), a lâché le morceau, à l'occasion d'une réception en l'honneur du Premier ministre japonais. «Effectivement, il y a des discussions avec eux», a lâché le flamboyant patron aux journalistes, avant d'ajouter, prudent: «Comme avec d'autres.» «Eux», c'est Volvo, le plus petit constructeur européen ( avec environ 340 000 voitures vendues en 1998). Depuis une semaine, la rumeur s'amplifiait: Volvo aurait confié un «mandat de vente» de sa division auto à une banque américaine. Depuis, on apprenait que des «groupes de travail» étaient constitués entre les deux constructeurs suédois et italien. L'alliance, on devrait dire en l'occurrence le rachat, tant la disproportion des groupes dans l'auto est grande, a, à première vue de quoi séduire. Volvo est fort sur le haut de gamme et en Amérique, exactement là où Fiat est faible, voire inexistant. Les synergies sont les mêmes que lorsque Volvo et Renault avaient annoncé officiellement leur mariage. C'était en 1992. Un an plus tard, tout capotait, à l'initiative des actionnaires de Volvo. Les mêmes arguments négatifs (le caractère national de Renault en moins) sont encore présents chez Fiat. Il faudra notamment convaincre un actionnariat suédois plus patriote et indépendant qu'on ne l'imagine. Reste à régler le prix. Volvo automobile, même s'il ne se porte pas très bien et a dû annoncer 5 400 suppressions de poste