Alors que la direction d'Air France pensait avoir fait le plus gros
en concluant samedi avec l'ensemble de ses personnels au sol un «accord global pluriannuel» (AGP) sur le passage aux 35 heures, une grève a subitement éclaté dimanche soir, à la maintenance de la compagnie, à Roissy, à l'appel de la CGT, de SUD Aérien et du SNMSAC (mécaniciens). Trois syndicats qui n'entendent pas, pour l'heure, signer l'accord-cadre. Poursuivi hier, le mouvement a été reconduit aujourd'hui. Heures de nuit. Le conflit porte sur le paiement des heures de nuit de quelque 3 000 mécaniciens de la maintenance, tel qu'il résulterait de l'accord qui sera en principe signé cette semaine par FO, la CFDT, la CFTC et la CGC. «Jusqu'alors, l'heure de nuit, plus pénible, était majorée de 100%. Or la direction estime que le passage aux 35 heures la rend moins pénible, et veut baisser la majoration à 89%. Pour le mécano qui fait 40 heures de nuit par semaine, ça a une réelle incidence», expliquait hier Jean-Pierre Hernio, de la CGT d'Air France. Mais il concède aussi que le passage aux 35 heures, adopté sans réduction de salaire, a pour effet mécanique d'augmenter le montant du revenu horaire.
La direction a accepté de rouvrir une négociation partielle cet après-midi, mais reste persuadée du succès du processus engagé vers les 35 heures. Elle s'attelle, en même temps, à l'ouverture du capital de la compagnie, dont 20% doivent être mis en Bourse avant la fin mars. Mutation. Dès hier, Jean-Cyril Spinetta,