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Libération

Airbus atteint un nouveau sommet des ventes. Mais sa transformation en société privée reste bloquée.

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publié le 12 janvier 1999 à 23h30

Pendant que ses membres s'entre-déchirent, le consortium Airbus,

imperturbable, engrange les contrats. Son numéro un, Noël Forgeard, n'était pas peu fier hier d'annoncer que le groupe européen avait passé en 1998, pour la première fois de son histoire, la barre des 500 commandes fermes (556, dont 27 ont, toutefois, été annulées), soit une progression record de 32% en valeur, à 39 milliards de dollars (33 milliards d'euros, 219 milliards de francs).

Il était moins content, en revanche, de devoir reconnaître que la transformation d'Airbus en société privée ­ il n'est, pour l'instant, qu'un simple groupement d'intérêt économique ­ reste dans les limbes. «On a travaillé d'arrache-pied sur la transformation d'Airbus la plus grande partie de 1998. Toute la part des travaux qui nous incombait a été effectuée, mais l'étape symbolique d'échange des dossiers de valorisation (1) n'a finalement pas eu lieu, le dossier Airbus ayant été lié à d'autres problèmes», a expliqué Noël Forgeard, évoquant la réunion du 4 décembre au cours de laquelle le français Aérospatiale avait tapé du poing sur la table, sommant en vain ses deux grands partenaires au sein d'Airbus, le britannique BAe et l'allemand Dasa, de lui dire où ils en étaient de leur projet de fusion l'un avec l'autre. «Mais j'ai une conviction intime: si vous me demandez quelle sera la configuration de l'industrie aéronautique dans trois ans, je n'en sais rien; si vous me demandez, la société Airbus sera-t-elle créée? Je répondrai oui.