Il n'y avait pas de raison que le tabac échappe à la grande valse
des méga-fusions-acquisitions. Le mariage annoncé hier entre British American Tobacco (BAT) et Rothmans est donc bien conforme à la loi du genre.
Bénéfices en baisse. Mieux, il était attendu, si l'on considère que, dans les pays occidentaux, le marché va déclinant. Peu à peu, les politiques antitabac portent leurs fruits. Et les procès aux Etats-Unis commencent à grever les énormes bénéfices des géants du tabac. Pour tous, l'eldorado se situe désormais dans les pays en voie de développement. Désormais, avec cette fusion, «nous sommes leaders dans les marchés émergents où devrait se faire l'essentiel de la croissance à l'avenir», a déclaré Martin Broughton, président de BAT, lors d'une conférence de presse.
Avec un chiffre d'affaire de 98,3 milliards de francs (15 milliards d'euros) une production annuelle de 900 milliards de cigarettes et une part de marché mondial de 16%, le nouveau groupe sera plus de deux fois plus gros que son successeur immédiat, l'américain R.J. Reynolds. Mais il arrive juste derrière Philip Morris, toujours numéro un avec 17% de part de marché mondial.
Marques mondiales. Dans la nouvelle entité qui conservera le nom de BAT, le britannique sera majoritaire (65% du capital) contre 35% pour Rothmans, jusqu'à présent possédé par la famille Rupert (voir ci-dessous), à travers deux holdings, l'un suisse, l'autre sud-africain. L'ensemble détiendra quelques-unes des marques les plus rentables au m