L'accord sur la réduction du temps de travail chez Air France subit
depuis une semaine son baptême du feu. Depuis dimanche soir, plusieurs centaines de salariés de la compagnie mènent une guérilla contre le texte conclu samedi entre la direction du groupe et certains syndicats (FO, CFDT, CFTC, CGC, Usaf-Unsa). Hier, la tension est montée d'un cran avec, successivement, l'envahissement de la piste d'envol de Roissy, empêchant le décollage d'une douzaine d'appareils, puis le barrage des accès routiers aux aérogares 1 et 2, finalement interrompu par l'intervention des forces de police. Les quelques centaines de salariés ont regagné leurs locaux sous escorte. A Orly, 16 vols matinaux ont été annulés et des retards d'une demi-heure à une heure ont été enregistrés. Les grévistes avaient bloqué la sortie de la salle de préparation des vols, empêchant les équipages de gagner leurs avions. Raison du mécontentement: le tarif des «horaires décalés» (nuit, dimanches, jours fériés) pour les 12 000 salariés qui assurent la maintenance technique, le chargement des bagages, etc. Jusqu'à présent majorées de 100%, ces heures ne le seront plus qu'à 89% pour tenir compte, explique la direction, de la hausse mécanique du salaire horaire. «Les personnels ne perdront pas un sou», plaide-t-elle. A entendre les syndicalistes qui soutiennent le mouvement, (CGT, SUD, SNMAC), il en va autrement: «La direction avait déjà tenté, sans succès, de réduire le coût des heures décalées, explique Léon Crémieux