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Libération

Les bénéfices s'amassent à l'Apple.Les ventes explosent. Les salariés plébiscitent le patron.

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publié le 15 janvier 1999 à 23h10

On tenait l'entreprise pour presque morte. Elle accumulait les

déficits en 1996 et en 1997, le chiffre d'affaires plongeait. Les journaux évoquaient «la pathétique agonie de la marque à la pomme» ou la «pomme blette». Au mieux, Apple resterait, dans l'histoire de l'informatique, comme le symbole d'un non-conformisme révolu. En fin de journée mercredi, l'entreprise annonçait des résultats spectaculaires pour 1998. Les bénéfices trimestriels excèdent de 10% les prévisions des analystes (voir tableau). Le volume de machines écoulées dépasse de 49% celui de la même période l'an passé (1). Aujourd'hui, chacun s'extasie sur le redressement d'Apple, largement attribué à Steve Jobs, fondateur du groupe, l'homme providentiel revenu aux commandes en août 1997. Tous les employés font l'éloge de «Steve» et parlent de confiance retrouvée. «Je suis étonné de la vitesse avec laquelle il a retourné la situation», dit Jonathan Ive, responsable du design.

Patron prévenant. Pour Yann Jacob, treize ans de maison derrière lui, le changement le plus marquant se trouve dans sa boîte aux lettres électronique: «Ce matin, j'ai encore reçu un e-mail de Steve Jobs.» Il se félicite d'en recevoir «toutes les deux ou trois semaines». Dans ces notes adressées à l'ensemble des employés du groupe, quels que soient leur statut et leur lieu de travail, Steve Jobs expose la stratégie du groupe, annonce les nouveautés. Aucune information qui ne soit pas publique, mais, de l'avis général, «on se sent plus impliqué