Au bilan des ventes 1998, tout le monde a gagné. Mais si les
constructeurs français se réjouissent tous, certains ont plus de raisons que d'autres d'afficher un sourire de circonstance. Plus que jamais, Renault mène en tête la course. Avec 1,75 million de voitures vendues, le losange s'épanouit et attend un bénéfice colossal, qui pourrait l'aider à faire des achats parmi les constructeurs en moins bonne santé (pourquoi pas le japonais Nissan) pour mieux se développer sur le marché international. Chez PSA, malgré les signes extérieurs de bonne humeur, la victoire est moins éclatante qu'il n'y paraît. Le groupe a bien vendu 2,28 millions de voitures l'an passé, mais ce score est atteint avec deux marques, Peugeot et Citroën, qui, isolément, font beaucoup moins bien que Renault. Pourquoi? En partie à cause de l'héritage que Jacques Calvet à laissé à son successeur Jean- Martin Folz, fin 1997. Les dératés de Calvet. De la longue carrière de Jacques Calvet, la petite histoire de l'au- tomobile retiendra surtout l'étonnante réussite de la Peugeot 205 qu'il a présentée en 1983 et qui a sauvé la marque d'un dépôt de bilan annoncé. Pourtant, le design et les choix techniques de cette voiture étaient figés avant son arrivée. D'excellents choix, même, qui avaient été approuvés par son prédécesseur Jean Boillot. En revanche, c'est Calvet qui décidera, en 1990, de ne pas remplacer le best-seller, mais de continuer sa production en l'état avec le succès que l'on sait pour la" Renault Cli