Strasbourg, de notre correspondante.
Gaëlle Duplenne a 26 ans. Il y en a dix-sept qu'elle fait du patin à roulettes. De petits boulots, au rayon sport des grandes surfaces, en passant par l'animation de groupe de jeunes, jamais elle n'a envisagé un métier qui la conduise loin de sa passion. Cela tombe bien, en mai dernier, elle obtient, pour un salaire au niveau du Smic, un emploi-jeunes pour animer et encadrer les activités roller de la ville de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Sept mois plus tard, le rêve s'est assombri. Le 2 décembre, Gaëlle Duplenne a demandé à son avocat, Vincent Loquet, d'attaquer la municipalité devant les prud'hommes, pour rupture du contrat de travail. Depuis son arrivée, explique-t-elle, elle n'a pu consacrer qu'une infime partie de son temps au roller, le reste étant occupé par des activités sans rapport avec l'objet de son contrat. Elle passe une grande partie de son été à «visiter», pour le compte de la mairie, les installations de basket et de foot. En octobre, on lui demande d'établir des statistiques de fréquentation des stades et gymnases de la ville. Bref, la jeune femme acquiert vite la conviction qu'en fait d'animation, on la prend plus ou moins pour une gardienne d'équipements sportifs. La déception est dure.
Une audience de conciliation devant le conseil prud'homal est prévue le 27 janvier. Depuis la mise en place des emplois-jeunes, il y a un peu plus d'un an, c'est la première fois qu'un conflit de ce genre arrive devant les prud'hommes. «