Ils sont 270 petits patrons, réunis dans le sous-sol de l'hôtel
Mercure en bordure du périphérique parisien. A entendre les discussions, à observer leurs angoisses, on comprend qu'ils sont des cobayes. Volontaires, il est vrai. Ils appartiennent au Centre des jeunes dirigeants (CJD), un «club» de dirigeants d'entreprises, dont on a souvent dit qu'il en était le «poil à gratter» de feu le CNPF aujourd'hui Medef. Laïque, quoique fortement teinté de catholicisme social, avec des méthodes d'animation proches du scoutisme (on se tutoie et s'appelle par le prénom), le CJD s'est engagé dans l'opération «objectif 400». Soit 400 entreprises, dirigées par un «JD», qui doivent entamer des négociations sur les 35 heures dans les six mois; Le CJD centralisera les acquis et les récriminations au profit du ministère de la Solidarité. Libération a assisté en décembre à leur assemblée générale pour un bilan à mi-étape. Catalogue des craintes.
Face à la salle, Laurent Degroote (président du CJD) rappelle l'objectif des «400»: «En premier lieu, réfléchir à une nouvelle organisation de l'entreprise. Il ne s'agit pas de signer 400 accords, mais de réfléchir et d'expérimenter.» «En second lieu, peser sur la seconde loi Aubry», qui viendra en discussion à l'automne. «Il faut mettre le doigt sur les situation de blocage.» On beau être boy-scout, on n'est pas pour autant niais en politique.
Sitôt ouvert le micro, une avalanche de questions fusent. Première accusée, l'administration de Martine Aubry.