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Libération

Euro, monnaie unique aux frais multiples.Les banques font payer cher toutes les transactions.

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publié le 18 janvier 1999 à 23h12

La Commission européenne s'alarme. L'euro n'a pas trois semaines que

des plaintes remontent à Bruxelles. Alors que les onze pays de l'Eurolande se sont donné une monnaie unique, encaisser sur sa banque le petit chèque en euros de la cousine Bertha de Francfort, ou faire un virement vers la Belgique pour s'abonner au Soir coûte plusieurs dizaines de francs. De quoi ôter tout intérêt aux petites transactions. Pour mettre un peu la pression sur les établissements financiers, la Commission a annoncé la semaine dernière qu'elle avait engagé une enquête. Pour lui faciliter la tâche, nous avons débroussaillé le sujet, en France. Le constat est accablant. Alors que l'euro est la monnaie unique de onze pays, rien n'a été fait pour favoriser l'exécution des petits paiements. Pour les gros montants, on a construit des gros tuyaux. Les milliards d'euros qui circulent ainsi entre banques centrales empruntent le réseau Target. Pour le reste, tout est laissé à l'initiative des banques. Elles ne se sont pas bousculées pour promouvoir les petits paiements en euros, même si plusieurs d'entre elles, sentant venir le vent de la concurrence et l'incompréhension du client, ont décidé de faire un effort.

Chèque: à éviter résolument Dans leur distribution généreuse de chéquiers en euros, les banques ont oublié un point: mettre en garde leurs clients contre une utilisation. En fait, il est pour l'instant quasiment inutile. En France, il ne sert qu'à manifester son europhilie (avec des coûts de traite