Depuis que le réal a chuté de 20%, tout se passe comme si la
communauté financière internationale (les marchés, le FMI, le Groupe des sept pays les plus riches") tentait de se rassurer après une grosse frayeur: qu'on se le dise, la situation est «maîtrisable», cette crise n'a rien à voir avec les crises mexicaine (1994) ou russe (1998), le Brésil a les moyens de son redressement, etc.
Chacun s'est félicité de constater que les Bourses approuvaient le flottement du réal (+33,4% à São Paulo vendredi et +2,41% à Wall Street). Le flottement de la monnaie brésilienne est une «mesure sage», a même déclaré le FMI. Les mêmes, quelques jours plus tôt, promettaient l'apocalypse économique mondiale si le Brésil ne tenait pas le réal. Pour l'aider à tenir, ils avaient promis, en novembre, une enveloppe de 41 milliards de dollars (35 milliards d'euros)" Pendant qu'on se rassure mollement sur scène, on discute ferme dans les coulisses. Les deux grands argentiers brésiliens, le ministre des Finances Pedro Malan et le président de la banque centrale Francisco Lopes, étaient ce week-end à Washington, où siège le FMI, pour tenter de mettre sur pied un nouveau plan de soutien des pays industrialisés à la huitième économie du monde.
Les deux hommes ont plaidé pour obtenir une ligne de crédit de 9 milliards de dollars (7,68 milliards d'euros), prévue dans l'accord de novembre. Mais le FMI devrait en échange exiger des mesures d'austérité encore plus drastiques. Le Brésil s'était engagé à faire vot