Dure fonction, quelquefois, que celle de syndicaliste" Chez Air
France, les responsables de la CGT, de SUD Aérien et du SNMSAC (Syndicat national des mécaniciens de l'aviation civile) en ont fait l'expérience vendredi 15 janvier à 13 h, devant les mécanos de la maintenance de Roissy, en grève depuis huit jours. Des «vendus!» et autres noms d'oiseau fusent alors sous le hangar des Boeing 747 d'Air France, en bout de zone technique de Roissy. Les syndicalistes mis en cause, CGT, SUD et SNMSAC, reviennent pourtant d'une mission presque impossible: renégocier un aspect de l'accord 35 heures signé pour tout le groupe par les concurrents (CFDT, FO, CGC, CFDTC et UNSA). L'accord a réduit le «taux de majoration des heures décalées» nuit, dimanche et jours fériés (lire encadré) pour le personnel technique au sol (mécanos et fret soit 8 000 personnes sur les 35 000 que comptent Air France). Un symbole fort pour ces personnels qui avaient fait trois semaines de grève en 1993 pour le conserver. «Pas d'amalgame!» La CGT n'a même pas le temps d'énoncer les points du «protocole de fin de discussion» que les négociateurs sont accusés d'avoir tout lâché. Jean-Pierre Henrio, responsable historique de la CGT Air France, est obligé de menacer de partir. «Ecoutez-moi, crie-t-il, on ne veut pas arrêter la grève, on vous informe, ne faites pas l'amalgame.» Le cégétiste transpire pour faire entrer dans les esprits toute la difficulté de la situation. «On a réussi à rouvrir des négociations sur