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Libération

La grossesse de l'euro sera menée à terme. La proposition belge d'avancer sa sortie a été refusée.

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publié le 19 janvier 1999 à 23h13

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Vu le peu d'enthousiasme manifesté, hier, par les ministres des Finances réunis à Bruxelles, on peut oublier la sympathique idée belge d'avancer la date de mise en circulation des espèces libellées en euros. Le citoyen lambda devra donc attendre le 1er janvier 2002, dans trois ans, pour palper des billets nouvelle manière.

Pourquoi cette longue période de trois ans? L'explication remonte à 1995: alors que la Commission européenne prépare son «livre vert» sur le scénario de passage à la monnaie unique, les banques centrales lui font savoir qu'elles ont besoin d'une longue période de transition pour imprimer les quelque 13 milliards de coupures en euros. Il faut dire que leur appareil de production n'est pas très compétitif et qu'elles n'ont pas voulu sous-traiter la fabrication à des entreprises privées, plus efficaces.

Surtout, la Bundesbank a refusé que les planches à billets commencent à tourner avant la sélection officielle des pays membres d'Eurolande. Et ce, pour une raison qui paraît aberrante aujourd'hui: elle craignait que les capitales se sentent «préqualifiées», puisqu'elles détiendraient des stocks d'euros! Or, mise à part la Grèce, tous les Etats qui ont voulu participer à l'euro en font partie, et l'on se retrouve aujourd'hui dans cette situation difficilement compréhensible pour le commun des mortels: l'euro existe mais personne ne peut le voir. «Une entreprise qui lance un nouveau produit mais qui n'est livrable que trois a