Tokyo, intérim.
La nouvelle, annoncée dans l'édition de samedi 16 janvier du Nihon Keizai, d'une probable prise de participation de 20% du capital de Nissan par Renault a fait, dans le milieu plutôt conservateur des affaires nippon, et dans un pays où l'automobile revêt un caractère quasi sacré, l'effet d'un coup de semonce. Lundi, une presse japonaise encore en état de choc consacrait de nombreux articles et analyses à la nouvelle. Une raison sans doute à cet effroi national: dans l'inconscient collectif japonais, la France est d'abord le pays des bons vins, de la gastronomie, de la haute couture, voire du cinéma. Mais, en aucun cas, comme le démontrait l'an passé une étude sur l'image de la France au Japon menée par JMRB Research International, comme un pays de production automobile, à l'inverse des Etats-Unis.
La surprise est d'autant plus grande que malgré plusieurs âges d'or au fil du siècle, avant et après la Seconde Guerre mondiale, Renault conserve cette image d'«illustre inconnu». A plusieurs reprises pourtant, le constructeur a tenté une pénétration en douceur du marché nippon. Mais il s'est souvent cassé les dents sur deux réalités: un réseau de distribution extrêmement coûteux et complexe, une concurrence domestique et étrangère acharnée. Déjà, après trois ans d'absence totale et remarquée du marché japonais, le constructeur avait tenté, en 1994, un retour en force. Sans lésiner sur les moyens. Il avait organisé une mégaconférence de presse à l'hôtel Impérial à Tok